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L’ABBAYE DE MOZAT.

Après avoir établi parmi ses moines une sévère discipline, il se transporta dans l’évêché de Limoges, vécut quelque temps de la vie érémitique et bâtit un second monastère sous la désignation de Thuella ou Tutela ; ce fut, suivant la chronique, cet établissement qui plus tard donna naissance à la ville de Tulle.

La plus grande partie de son vœu était accomplie. Calminius, que l’on qualifiait déjà de saint, revint en Auvergne en 672 environ ; il considérait cette province comme sa patrie et avait résolu d’y finir ses jours. Il parcourut sans appareil, avec le bâton du pèlerin, cette plaine de la Limagne troublée naguère par ses belliqueuses entreprises, s’arrêta dans un des sites les plus doux, au pied des montagnes volcaniques couvertes alors d’épaisses forêts, et y jeta les fondements d’une abbaye. Il la fit bâtir, dit le chroniqueur, avec une magnificence royale et y assembla une communauté de religieux auxquels il assura de très-amples possessions et quantité de serviteurs… Placé dans ce pays fertile, au sein de populations profondément imbues de la foi vivace des premiers siècles, l’établissement devait faire des progrès rapides. La réputation de sainteté du donateur attira bientôt, en effet, un grand nombre de fidèles, et peu d’années après existait en cet endroit un important monastère : il prit le nom de Mauziacum[1], du village près duquel il était

  1. Voir l’Appendice, note 1 (tous les appels de notes correspondent avec l’Appendice).