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conquérir laborieusement ce que d’autres, plus favorisés de la fortune, possèdent à ses yeux sans peine et sans travail. Alors s’élève cette guerre, tantôt sourde, tantôt ouverte, du pauvre avec le riche, guerre inique et désastreuse qui ruine l’un sans enrichir l’autre, qui déprave toute une nation, lui enlève à la fois son repos, sa force, sa dignité.


UN MOT DU MARÉCHAL DE VENDÔME

Le maréchal de Vendôme[1] fut un des plus grands capitaines que la France ait produits. À son lit de mort, on lui parlait des batailles qu’il avait gagnées, il répondit : « À cette heure, je me rappellerais avec plus de joie un verre d’eau donné pour l’amour de Jésus-Christ que toutes

  1. Joseph, duc de Vendôme, vécut sous le règne de Louis XIV. Il fit la guerre en Flandre, en Italie, en Espagne, où il remporta la victoire de Villaviciosa qui assura la couronne de ce pays sur la tête de Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV. Il mourut en 1712.