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Vingt ans après l’établissement du gouvernement républicain à Athènes, Miltiade, général illustre qui avait sauvé la Grèce en triomphant des Perses[1] à Marathon[2], échoua dans une expédition peu importante ; il fut à cause de cela accusé par ses ennemis. Le peuple crut ceux-ci, le condamna à une forte amende qu’il ne put payer, et Miltiade mourut en prison.

Sept années plus tard, un homme qui avait aussi contribué beaucoup à la victoire de Marathon, d’une vertu moins brillante que Miltiade, mais peut-être plus pure, Aristide, surnommé le juste, fut condamné à l’exil par le peuple. La cause de son bannissement ne fut autre chose que l’amour inspiré aux Athéniens par son équité. Ses ennemis leur dirent qu’un citoyen aussi aimé pouvait devenir dangereux, et affirmèrent gravement qu’il était sage de s’en défaire. Ils furent crus et obéis.

  1. Les Perses, appelés aujourd’hui Persans, étaient alors le peuple le plus puissant de l’Asie. Un de leurs rois, nommé Darius, voulut asservir la Grèce. Malgré des forces considérables, il ne put y parvenir. Son successeur Xercès ne fut pas plus heureux.
  2. Quatre cent quatre-vingt-dix ans avant Jésus-Christ.