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COMÉDIE.

Scène V.

Myladi PAMÉLA, ensuite Mylord ARTUR.
Paméla.


Le bonheur dont le ciel m’a comblée est grand en effet, que je dois bien le payer de quelques souffrances ! Mais que je suis cruellement frappée dans les deux objets qui intéressent le plus ma tendresse, mon père et mon époux ! Je me vois au moment de perdre l’un, et d’être abandonnée par l’autre… Ah ! je suis née pour souffrir, et je ne prévois pas le terme de mes tourmens !

Artur (en saluant Paméla.)

Madame…

Paméla.

Vous ici, Mylord ! ignorez-vous le désordre qui règne dans cette maison ?

Artur.

Que ma présence ne vous fatigue point, c’est Mylord votre époux qui m’a fait dire de venir.

Paméla.

Permettez que je me retire ; je ne voudrais pas qu’il me trouvât une seconde fois avec vous. (Elle va pour sortir.)

Artur.

Je serais au désespoir de vous gêner.

Paméla.

Mylord vous ne savez rien de nouveau relativement à mon père ?

Artur.

J’ai reçu un billet du Secrétaire d’état. (Il s’approche un peu d’elle.)