Eh bien ! ces grandes confidences ne sont pas encore terminées ?
Pas encore, Monsieur.
Approchez, Messieurs, approchez. Ce n’est qu’un compliment que don Fernand vient me faire. Son père le rappelle à Mantoue, et en fils sage et prudent, et qui connaît ses devoirs, il veut partir sur-le-champ et est venu prendre congé de moi. Je sais qu’une petite inclination le retient à Pavie ; il voudrait bien s’unir avec celle qu’il aime. Mais avec un peu de réflexion, il a vu qu’à son âge il faut songer à finir ses études, et non à se perdre par un mariage insensé. Il sent très-bien que son père en serait très-fâché, et que ce n’est pas ainsi qu’un fils unique doit répondre à l’amour de son père. Il a donc résolu de partir : je l’engage à le faire, et vous applaudirez, sans doute, à l’honnêteté de son projet.
Sans parler, j’ai ma réponse.
À merveille, don Fernand ! Je suis ravi de trouver en vous tant de prudence avec tant de jeunesse.
Je suis bien sensible à votre honnêteté.
Fuyez, don Fernand, fuyez ! vous ne savez pas où conduit l’amour.
Je vous remercie de ce bon conseil.
Prenez votre parti de bonne grace, et consolez-vous ; ce qui vous sera d’autant plus facile, que la personne