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COMÉDIE.

Scène IX.

Mylord BONFIL, ensuite ISAC.
Bonfil (appelle.)


Quelqu’un ?

Isac.

Monsieur.

Bonfil.

Dites à Myladi mon épouse qu’elle vienne ici.

Isac.

Oui, Monsieur. (Il sort.)


Scène X.

Mylord BONFIL (seul.)


Je ne sais si ma sœur parle de bonne foi, ou avec de mauvaises intentions… Je soupçonne qu’elle n’a déposé qu’en apparence seulement la haine qu’elle nourrissait contre Paméla… Oui, cette femme vertueuse est encore persécutée. Si elle avoit en effet pour Artur l’inclination qu’on lui suppose, m’eût-elle pressé tous les jours de la conduire au comté de Lincoln ? Elle m’a beaucoup mieux jugé ; elle connaît ses ennemis, et elle ne peut se résoudre à les accuser auprès de moi. Voilà pourquoi sans doute elle abhorre un séjour dangereux pour elle. Je la vois : je veux la satisfaire.