Scène IX.
Votre très-humble serviteur. Restituer ! je m’en
moque. J’ai mon procureur ; c’est l’homme qu’il
faut pour tirer les choses en longueur. Il s’engage
à faire, en cas de besoin, durer au moins dix ans
ce procès-là ; et en dix ans, je puis mourir et ma
belle-fille aussi. D’un autre côté cependant, je suis
fâché que l’on répande dans le pays que je l’empêche
de se remarier, pour retenir sa dot. Il faut dorénavant
que je règle mieux ma conduite : je trouverai
d’autres prétextes, et je tâcherai enfin de m’en tirer
avec autant de politesse que d’habileté.
Salut à mon très-cher don Ambroise.
Votre serviteur, mon brave Chevalier.
Vous rajeunissez tous les jours. Je suis charmé toutes les fois que je vous rencontre.
Et moi, si vous saviez le plaisir que j’ai à vous voir ! quelle brillante jeunesse !
Pourquoi ne me faites-vous donc jamais l’amitié de me venir demander le chocolat ?
Je veux me procurer cet honneur.