Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome II, 1801.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
COMÉDIE.

Myladi.

Vous me faites rire, en vérité. On n’a jamais vu de ces cœurs vertueux céder aux charmes de l’amour, n’est-il pas vrai ?

Bonfil.

Myladi, c’en est assez. Je voudrais être seul pour l’instant.

Myladi.

J’irai causer avec mon neveu.

Bonfil.

Dites-lui qu’il me fasse le plaisir de se retirer, et de ne plus, à l’avenir, remettre ici les pieds.

Myladi.

Voulez-vous qu’il se passe quelque chose entre lui et mylord Artur ? Cette inimitié peut compromettre l’honneur de votre maison.

Bonfil (à part.)

Dans quel cahos d’idées je me trouve abymé !

Myladi.

Mylord, je vous laisse ; nous nous reverrons.

Bonfil.

Oui ; nous nous reverrons.

Myladi (à part.)

Paméla ne cesse de me desservir, ainsi que mon neveu, dans l’esprit de Mylord. Notre présence lui pèse, preuve certaine que nous la gênons, et qu’elle voudrait avoir plus de liberté. Je ne crois certes pas la juger mal en la regardant comme une franche coquette. (Elle sort.)