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Comédie.


Scène II.

Le Même, DON FERNAND.
Don Fernand.

Bonjour, seigneur don Ambroise.

Don Ambroise.

Il n’y a plus ni bonjour ni bonne nuit pour moi.

Don Fernand.

Je partage la douleur d’un père. Vous perdez, dans le pauvre don Fabrice, le plus aimable cavalier du monde.

Don Ambroise.

Don Fabrice était un cavalier qui aurait trouvé le fond des mines de l’Inde. Depuis son mariage, il a dissipé, en deux ans, plus que je n’eusse dépensé en dix. Je suis ruiné, mon cher Monsieur ; et pour rétablir un peu mes affaires, il me faudra vivre dorénavant avec la plus sévère économie, et peser jusqu’à mon pain.

Don Fernand.

Pardon : mais vous me persuaderez difficilement que vous en soyez réduit à cette extrémité.

Don Ambroise.

Vous ne connaissez pas mes affaires.

Don Fernand.

Votre fils m’avait dit cependant…

Don Ambroise.

Mon fils était un fou, gonflé de morgue et de vanité,