Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome II, 1801.djvu/376

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
373
Comédie.

Scène X.

MOLIERE, VALERE.
Valere.


Mais comment pouvez-vous vivre avec de pareils gens ?

Moliere.

Vous êtes jeune encore mon ami ; écoutez ; et croyez-en l’expérience : c’est précisément cette espèce-là qu’il faut ménager, afin que, s’il leur est impossible de dire du bien d’un ouvrage, ils n’en disent au moins pas de mal. Feindre pour tromper, est une infamie : mais il y a quelquefois du mérite et de la gloire même, à dissimuler honnêtement.

(Il sort.)
Valere.

Quelle profondeur de raisonnement ! quel homme ! non, la France n’a point, n’a jamais eu son égal. Mais serait-il sur la scène un poëte si parfait, s’il n’était, chez lui, un véritable philosophe ?

Fin du quatrième Acte.