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Comédie.

Valere n’est-il pas, dis-moi un parti bien plus avantageux pour toi ? Veux-tu que je lui en parle ?

Isabelle.

Ah ! de grâce, ne précipitez rien. Qui n’a jamais été mariée, ne désire pas beaucoup de l’être.

La Béjart.

Qu’entends-je ? prétendriez-vous condamner ma conduite ?

Isabelle.

Mais je ne vois pas, Madame, pourquoi vous vous fâchez contre moi.

La Béjart.

Retirez-vous dans votre appartement ; deshabillez-vous, et mettez-vous au lit. La Forêt, suivez la.

Isabelle (à part.)

J’étouffe de dépit ! mais une fois l’épouse de Moliere, je serai son égale alors et il faudra bien qu’elle change de ton avec moi.

La Forêt.

Allons. (À part.) Que cependant notre dévot personnage reste là dedans avec les rats et les araignées : c’est une compagnie digne de lui. (Elle sort avec Isabelle.)


Scène V.

LA BÉJART, ensuite MOLIERE.
La Béjart.


Je veux attendre ici le retour de Moliere. Il faut qu’il s’engage formellement à ne plus aimer ma fille, ou je vais dans une autre troupe avec elle. Il sentira un peu mieux ce que je vaux, quand je ne serai plus