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Comédie.

Moliere.

Doux espoir de ma vie, conservez-moi votre tendresse : attendez seulement le retour du roi à Paris ; et, en dépit de votre mère, vous serez mon épouse.

Isabelle.

Combien faut-il encore attendre ?

Moliere.

Un mois tout au plus.

Isabelle.

Un mois ! souffrir encore un mois ce que j’endure tous les jours ! ah ! mon cœur n’est plus capable d’un tel effort.

Valere (à part.)

La pauvre petite est bien pressée !

Moliere.

Mon Isabelle, une affaire de cette importance demande de la réflexion.


Scène XIII.

Les Mêmes, LA BÉJART.
La Béjart (à part, de loin.)


Moliere parle à Isabelle !

Moliere (prenant le ton pédantesque à l’aspect de la Béjart.)

Oui, mademoiselle, je vous parle en homme d’honneur. Il faut oublier votre amour et obéir à votre mère. Rendez-vous aux conseils que me dicte un zèle vraiment paternel. (Bas) Voilà votre mère ! (Haut) Que le Ciel vous comble de ses bénédictions !

(Il sort.)