Scène X.
Moliere, je jouerai ce soir, ma fille jouera,
parce que je ne veux faire ni votre malheur ni le
nôtre : mais que je surprenne un regard seulement
entre vous, et je vous donne ma parole que la comédie
finira par une scène vraiment tragique.
Madame, puisque le Ciel vous a découvert en moi un malheureux pécheur, je vous demande mille fois pardon de la faute amoureuse dont je me reconnais coupable. Oui ; j’aurai un voile devant les yeux, pour ne point voir mademoiselle votre fille… accablez-moi de votre haine, et que le Ciel me punisse, si je manque à ma parole !
Jouez-vous la comédie avec moi ? vous moquez-vous de moi, s’il vous plaît ?
Au nom du Ciel, Madame, calmez ce courroux.
Il me fait rire malgré moi.
Voilà donc cet amour de père que vous aviez ; disiez-vous, pour Isabelle ?
Ah ! la honte m’accable.