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Comédie.

Pirlon.

J’éprouve… Je ne sais… quelle chaleur nouvelle…

La Forêt.

Venez ici ; débarrassons vos épaules de ce lourd manteau. (La Forêt se lève ; elle veut lui ôter son manteau ; il s’y oppose, elle le lui arrache de force.)

Pirlon.

Non, non.

La Forêt.

Si, si. Je le veux.

Pirlon.

Non vous dis-je.

La Forêt.

Si, vous dis-je. Vous serez bien mieux comme cela. (Elle met le chapeau et le manteau dans un coffre.)

Pirlon (à part.)

Diable ! me voilà pris !

La Forêt.

Quelle taille svelte ! mais vous êtes moulé !

Pirlon.

Ma fille, une vie innocente procure un corps toujours sain ! ma belle enfant… (Il s’approche d’elle.)

La Forêt.

J’éprouve un plaisir auprès de vous… !

(On frappe très-fort à la porte.)
Pirlon.

Grand dieu ! l’on frappe.

La Forêt.

Bon dieu ! bon dieu ! c’est Moliere !

Pirlon.

Je suis perdu. (Il se lève.)