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Comédie.

ACTE III.


Scène PREMIÈRE

MOLIERE, ensuite VALERE.
Moliere.


Léandre repose encore : le pauvre diable en a son compte… ! quel vice honteux cependant, que cette malheureuse passion du vin ! Je le supporte, je le tance, l’amitié m’en fait un devoir. Qui croirait pourtant que nous sortons l’un et l’autre de l’école de Gassendi ! il faut convenir que ce grand homme a bien heureusement placé ses leçons, et qu’il a vraiment fait là deux fameux Élèves ! l’un ne respire que pour des goûts crapuleux : l’autre sèche dans le plus ingrat des métiers… Mais j’aperçois Valere ; je lis l’alégresse sur son visage et je me flatte qu’il m’apporte de bonnes nouvelles. Eh bien ! mon ami, eh bien ?

Valere.

Allons, allons cela ne sera rien. La mère est furieuse, la fille désolée ; mais elles joueront, elles feront leur devoir, parce qu’un intérêt particulier ne doit pas l’emporter sur celui de la troupe. La Béjart seulement veut votre parole qu’il y aura sureté et respect pour sa fille.

Moliere.

Et qui pourrait se permettre de lui manquer ?