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Comédie.
ACTE II.
Scène PREMIÈRE
PIRLON, LA FORÊT.
Pirlon[1].
Hola ! quelqu’un ! personne ici ?
La Forêt.
Votre servante, monsieur Pirlon. Qui cherchez-vous ? Que désirez-vous ?
Pirlon.
Où est votre maître ?
La Forêt.
Il est sorti.
Pirlon.
Infortuné Moliere !
La Forêt.
Grand dieu ! que lui est-il donc arrivé ?
Pirlon.
C’est un homme perdu.
La Forêt.
Comment ? quelque disgrâce encore ?
- ↑ C’est une idée sublime en morale, et bien heureuse en comédie, que celle d’introduire Tartufe lui-même, faisant jouer, sous le nom de Pirlon, tous les ressorts de l’hypocrisie et de la scélératesse, pour empêcher la représentation d’un ouvrage où lui et les siens sont immolés à l’indignation générale, et, ce qui est bien pis encore, démasqués à jamais ! On peut reprocher à Goldoni de n’avoir pas tiré de cette grande idée tout le parti possible, et l’on doit savoir gré à M. Mercier d’avoir, dans son Moliere, renforcé les touches originales, et fait de Pirlon ce qu’il devait être, un monstre à étouffer, si Moliere, aussi généreux qu’il est grand, ne daignait lui accorder, à la fin de la pièce le pardon qu’il lui demande avec toute la bassesse qui caractérise un plat méchant.