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PRÉFACE

DU TRADUCTEUR.

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C’est une grande, c’est une belle époque dans les annales du théâtre, que celle où le premier de tous les poëtes comiques, celui qui avait surpassé de si loin ses modèles, et désespéré d’avance ses imitateurs, fut introduit lui-même sur la scène par celui de tous ses rivaux qui était le plus capable de reproduire, en partie du moins, les traits du grand homme qu’il voulait peindre, et de le faire parler et agir d’une manière digne de lui. Moliere, Goldoni ! noms à jamais célèbres, et devenus inséparables, vous arriverez à la postérité, comblés des éloges de tous les siècles que vous aurez majestueusement traversés ensemble.

Quelle gloire pour Moliere, que les Italiens, que l’Europe entière n’ayent rien trouvé de plus grand que son nom, quand leur admiration épuisée cherchait à décorer Goldoni d’un titre égal à son génie ! et quel triomphe pour Goldoni, d’avoir mérité et obtenu celui de Moliere de l’Italie ! Ce n’est pas que le poëte Italien ne