Page:Goldoni - Les chefs d'oeuvres dramatiques, trad du Rivier, Tome II, 1801.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
197
COMÉDIE.

Mme Jeffre.

L’honnêteté de ma Maîtresse n’en a pas besoin. Je suis si contente, qu’il ne semble avoir été morte et ressusciter tout d’un coup.

Majer.

Que disent les accusateurs ?

Myladi.

J’en veux beaucoup à mon neveu, qui m’a fait croire des faussetés.

Ernold (à Myladi.)

Et je vous en veux bien plus, moi, d’avoir établi une certitude sur mes légers soupçons.

Bonfil.

Chevalier, Myladi, vous me ferez le plaisir de ne plus remettre dorénavant les pieds chez moi.

Myladi (à Ernold.)

Mon frère a raison.

Ernold.

Je m’embarrasse ma foi bien de votre maison ! chez vous, c’est Londres, Londres, et toujours Londres, que je ne puis plus entendre nommer. Mon parti est pris dès ce moment ; et si vous n’avez rien à m’ordonner, je pars demain. (Il se lève.)

Bonfil.

Pour ?…

Ernold.

Pour l’Amérique septentrionale. (Il sort.)

Myladi (à Pamela.)

Chère sœur ! me pardonnez-vous ?

Paméla.

Quand vous le voudriez, mon cœur ne pourraît nourrir la haine.