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COMÉDIE.

Ernold.

Majer, avez-vous voyagé ?

Majer.

Je ne suis jamais sorti de ce royaume.


    Scène SCÈNE IX et dernière.

    Les Mêmes, Myladi DAURE.
    Myladi (à Paméla.)

    J’apprends avec plaisir que, loin d’être coupable ;
    Ma sœur… mais j’avais peine à croire aussi…

    Bonfil.

    Ma sœur mais j’avais peine àQui vous !
    Vous pouvez affecter des sentimens si doux ;
    Vous, dont la voix perfide accusait l’innocence !

    Paméla.

    En sa faveur encore écoutez l’indulgence :
    Que sa grace…

    Bonfil.

    Que sa graceSa grace ! et c’est vous dont la voix…

    Paméla.

    Vous l’avez, à mes pleurs, accordée autrefois.
    Je la demande encore.

    Myladi.

    Je la demande encoreEt moi, je la refuse.
    Cette indigne faveur, ou ma fierté m’abuse,
    Me serait un outrage à la tenir de vous.
    Qui, j’ai voulu vous perdre auprès de votre époux ;
    Je m’en flattais… Le sort a trahi ma vengeance !
    Mais il me laisse, au moins, la flatteuse espérance
    De voir tomber un coup si long-temps désiré,
    Et qui n’est pas perdu, pour être différé.
    Adieu. (Elle sort.)

    Bonfil (à Paméla.)

    AdieuNe craignez point son impuissante rage.
    Et le Ciel et mon cœur démentent ce présage.

    Paméla.

    Que puis-je désormais craindre de son courroux,
    Puisqu’il rend à mes vœux mon père et mon époux !

    Fin du cinquième et dernier Acte.