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COMÉDIE.

Scène XII.

Les Mêmes, Mylord BONFIL.
Bonfil.


Qu’entends-je ? Que signifie ces altercations ?

Paméla.

Ah ! Mylord, ôtez moi la vie ; mais ne m’exposez point à de tels affronts. Tout le monde m’insulte ici, tout le monde m’y traite indignement. Vous seul avez le droit de m’affliger, de me mortifier : mais tant que je pourrai m’enorgueillir du titre de votre épouse, tant que votre bonté me souffrira dans cette maison, ne permettez point qu’un impudent me dise en face des choses affreuses et me présente de nouvelles amours, pour me détacher de mon époux, de mon maître, de vous enfin ! qui êtes et serez à jamais la vie de Paméla. (Elle pleure.)

Bonfil (regarde brusquement le Chevalier.)
Ernold.

Mylord, vous me regardez bien brusquement !

Bonfil.

Chevalier, faites-moi le plaisir de passer dans un autre appartement.

Ernold.

Eh bien ! ne voilà-t-il pas… La faiblesse… ?

Bonfil.

Je vous ai prié honnêtement de sortir.

Ernold.

Je ne voudrais pas que vous supposassiez…