Paméla, retirez-vous.
J’obéis. (À part.) Je pars, et je laisse ici mon cœur partagé entre deux mortels qui me sont bien chers. (Elle sort.)
Scène VI.
Hola ! (Isac entre) des siéges. (Isac apporte un fauteuil.) Un autre. (Il l’apporte et se retire.) Vous êtes vieux, fatigué sans doute ; asseyez-vous.
Le ciel vous récompense de votre bonté. (Ils s’asseyent.)
Êtes-vous sincère ?
Monsieur, je ne serais pas pauvre sans cela.
Dites-moi quel est le véritable motif qui vous engage à me demander Paméla ?
- ↑ Bonfil.
Eh bien ! qui vous engage
À mener Paméla dans un pays sauvage ?
Andreuss.
Sans vous rien déguiser, Mylord, je le dirai :
Sa gloire pour un père est un objet sacré.
Bonfil.
Sa gloire ! entre mes mains est-elle hasardée ?
Andreuss.
Hélas ! de vos vertus le monde a-t-il l’idée ?
Bonfil.
Eh ! que prétendez-vous qu’elle fasse au hameau ?
Andreuss.
Elle aidera sa mère à soigner mon troupeau,
Travaillera pour nous ; et sa tendre jeunesse
Pourra de quelques fleurs semer notre vieillesse.
Bonfil.
La pauvre Pamela ! quels revers accablans !
N’a-t-elle tant d’esprit, d’attraits et de talens,
Que pour être en vos champs tristement confinée !
Sa vertu méritait une autre destinée, etc.(Acte IV, Sc. XII.)