Qu’en dites-vous, Monsieur ?
Je dis que vous êtes un fou. Que si vous osez seulement regarder Paméla, je vous étrangle de mes propres mains.
Non, il ne sera pas possible que je voie, sans en mourir, Paméla passer en d’autres bras ! Mais la parole que j’ai donnée à mon ami ! serai-je inconstant à ce point ? changerai-je à chaque moment ? Oui, rendons-nous à la raison ; cédons cette victoire à l’orgueil, et sacrifions mon cœur. Que madame Jeffre trouve un époux à Paméla : je ne reviendrai point à Londres qu’elle ne soit mariée… Pourrai-je vivre alors ? non, je mourrai certainement, et ma mort sera à jamais un monument glorieux de ce que souvent les maximes rigoureuses du véritable honneur. Voyons Pamela… pour la dernière fois. (Il ouvre la porte de la chambre de Paméla, et madame Jeffre sort.)
Scène IV.
Croyez-vous, Monsieur, qu’il soit temps de
me faire sortir de prison ?
Où est Paméla ?
Elle est là, qui pleure, soupire et tremble.