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une signification secondaire. Ce qui existe ne doit plus exister, ce qui le remplacera est une autre question[1]. Le but principal du livre de Tolstoï est d’éveiller les bons sentiments parmi les hommes. Sous ce rapport les inexactitudes séparées dans l’horizon de l’auteur, qu’il renferme même des fautes ou des erreurs, ne diminuent en rien le côté moral de l’ouvrage. Ce dernier livre a montré de nouveau que dans l’art d’éveiller la pitié, l’amour et principalement des impulsions et des aspirations morales bienfaisantes Tolstoï n’a pas son égal. En le lisant, ce qui ne se remarque chez aucun autre écrivain, le lecteur lui-même se sent devenir meilleur au fur et à mesure de la lecture.

La dernière page du roman porte cette inscription : « Moscou, le 12 décembre 1899 ».

Il semble que dans le sens indiqué on ne puisse ne pas reconnaître que cette œuvre de Tolstoï, que la Russie peut avec un juste orgueil appeler sienne, est un des plus remarquables sinon le plus remarquable livre du xixe siècle.



Laval. — Imprimerie L. Barnéoud & Cie.
  1. Nous possédons de nos jours des œuvres scientifiques se rapportant d’une façon absolument négative au système pénitentiaire existant, comme par exemple, l’analyse fondamentale du professeur Vargui, en 2 volumes parus en 1896-1897 : « Zur Abschaffung der Strafknechtschaft » qui exige l’abolition immédiate du châtiment et son remplacement par un système de curatelle spécialement organisée.