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signe approbateur, comme s’il s’attendait justement à cela ».

Une disposition marquée à l’élégance est un des traits typiques de ces personnages. Ils semblent se distinguer sinon par toute leur toilette, du moins par le vernis de leurs chaussures :

« S’étant approché et ayant reconnu Nekludoff (tout le monde à la prison le connaissait déjà) le sous-officier porta la main à son képi et s’arrêtant devant lui, prononça :

— Impossible maintenant. Vous pourrez à la gare, ici c’est défendu. Ne demeurez pas en arrière, avancez ! cria-t-il aux prisonniers et, fièrement, malgré la chaleur, il se mit à courir dans ses élégantes bottes neuves pour regagner sa place ».

Ces chaussures, ces moustaches cirées, l’odeur d’eau de Cologne fleurie, tous ces détails font ressortir la fausseté de la situation, de même que renforcent l’impression de fausseté dans la position d’individus sous les verrous, les sons retentissants dans les murs de la prison, de l’étude de Clémenti ou de la brillante rapsodie de Liszt, artistement exécutée mais toujours interrompue à un même endroit semblant ensorcelé.

Non seulement est fausse la position de ceux que la loi place auprès des détenus, mais encore celle des personnes qui les approchent du dehors, malgré leurs bonnes intentions de soulager le sort des prisonniers par des secours matériels ou moraux. Le représentant de la Société biblique