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Église, les réclamations étant justes et raisonnables, vous prononcerez certainement un arrêt en conséquence ».

En réponse à ce discours nous aurions entendu le défenseur parler en ces termes :

« Messieurs ! M’ayant choisi comme défenseur de ces pauvres animaux, vous voudrez bien me permettre de défendre leurs droits et de prouver que les formalités dirigées contre eux n’ont aucune valeur ». Démontrant ensuite, par des lieux communs, que les accusés, étant des animaux privés de raisonnement, ne peuvent commettre de crime et que, par conséquent, aucune peine ne peut leur être applicable, le défenseur passe aux citations tirées des textes sacrés et des auteurs classiques, s’écriant avec emphase : « Ces animaux commettent des actes parfaitement autorisés par le droit divin, car il est dit dans l’Écriture que les fruits de la terre ont été créés pour les hommes et les animaux, et ces derniers ont donc aussi bien le droit de s’en nourrir. Ces animaux obéissant aux lois de Dieu et de la Nature ne commettent aucun crime et n’ont pas lieu, par conséquent, d’être livrés à l’anathème ou condamnés à une peine quelconque. Enfin, le tribunal doit avoir en vue qu’en prononçant l’excommunication, il se place en travers de la volonté divine, car les animaux ont été créés par Dieu pour punir les hommes de leurs péchés. Il faut donc mettre fin à ce procès et c’est dans ce sens que je demande le Tribunal de se prononcer. »