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Ta main s’ouvre et voici que tombe de ta main
Je ne sais quel énorme et fabuleux jasmin.
L’arabesque s’anime et court comme une folle
Et la couleur épaisse où ton pinceau se colle
Se change tout à coup sous tes doigts enjôleurs
En oiseaux vêtus d’or, en feuillages, en fleurs.
Tu vis à la lueur de tes coffres barbares
Et l’on dirait alors, vieillard, que tu prépares
Le cercueil peint de fleurs où tu déposeras
— Ô cadavre lavé, cadavre au crâne ras,
Roulé dans les drapeaux à la pourpre ternie —
L’Orient dont tes mains soutiennent l’agonie.