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NOSTALGIE



Ni les pâles matins dont la mélancolie
Répand sur ma tristesse une averse d’argent,
Ni la grave lenteur de la lune, émergeant
Derrière un bois d’automne où s’égoutte la pluie,

Ne sauraient me guérir d’avoir, un jour, connu
Ce golfe que l’émail de la mer colorie
Et ses nuits, de musique et de lune pétries,
Et cette anse féerique où j’ai plongé, tout nu,

Dans une eau de phosphore et de verroterie.