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Plus loin dans les chardons, saignante, toute prête,
      La terre déchirée attend.
Un jeune fossoyeur roule une cigarette
      Et regarde au loin en chantant.


Ô sommeil parfumé, douce paix musulmane,
      Lumineuse sérénité,
Beau jardin de la mort, quelle douceur émane
      De votre parterre enchanté !

Un oiseau près de moi chante, un pétale tombe,
      Une abeille glisse sur l’air,
Et mon regard distrait n’abandonne ces tombes
      Que pour se perdre vers la mer.