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CASBAH



Casbah, ville de proie ombrageuse et fermée,
      Tes durs seigneurs d’ombre, où sont-ils ?
Je regarde, ce soir, ton tragique profil
      De prisonnière désarmée.

Sous tes porches sanglants j’évoque tes pillards
Dont la gloire, bravant les ruines, passe outre
Et hante encor ces murs appuyés à leurs poutres
      Comme des lépreux béquillards !

Plus rude que les rocs où le bec d’aigle s’use,
Voici l’aire sans fin des terrasses, voici,
Au coudoiement puissant de tes siècles noirci,
Ton repaire abrité de la mer et des ruses.