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La mer qui vient lécher ta sandale s’est tue
                 Autour de nos rouges vaisseaux ;
Les lanternes de poupe au poing de leurs statues
                 Attestent son suprême assaut.

Dans ton hôtel, déjà, l’intendant des galères
                 En habit brodé nous attend…
Vers toi, nous hausserons encor nos coupes claires
                 Avec un vivat éclatant,

Tandis que les valets de nos oiselleries
                 Feront crier et se bouffir
Et s’agiter dans l’or de leurs plumes fleuries
                 Les lointains oiseaux de saphir.

Voici. Les négrillons dont l’aigrette brandille
                 À chaque pas sur le turban
T’apportent la goyave avec la grenadille
                 Gonflés de soleil et flambant.