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As-tu jamais vécu, ma Ville imaginaire ?
Tes marbres pleins de lait sous le songe lunaire
Mêlent à leur pâleur ton silence ennobli,
Et, lentement gonflé de leur sève nocturne,
Ton rêve immense puise, ô Ville taciturne,
Au suc de tes pavots un éternel oubli !