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INSCRIPTION



Sois la langue cruelle et vive du satyre
Qui goûte aux fruits du monde avec agilité
Et le bras velu d’or du faune qui attire
L’hamadryade au bord de ses yeux aimantés.

Que l’ombre des forêts et que les eaux dormantes
Se livrent librement à ton jeune désir
Et que les heures soient, rieuses, des amantes
Pour toi qui sais guetter leur danse et les saisir.

La couleur du soleil, un cri d’oiseau qui passe
Et le frisson de l’aile et la chute du fruit
Et la rumeur du vent répandu dans l’espace
Et le pas éperdu de la bête qui fuit,