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Où sont les soirs mauvais et la chair qui s’énerve ?…
Devant tout cet azur, devant tant de clarté,
Je me prends à prier cette sainte Minerve
Qui verse la sagesse et la sérénité.

Et parmi vos débris que la fourmi fréquente
Je laisse en me plongeant dans l’herbe du matin
La mer persuasive et la brise éloquente
Me parler, tour à tour, de vos fastes lointains.

Alors vous revivez dans mes calmes prunelles
Où les blancs papillons croisent les frelons d’or,
Et, près du golfe bleu, ma terre maternelle,
Sur vos genoux de marbre où sa chanson m’endort,

Me berce longuement dans l’automne marine
Où, la nuque appuyée à quelque blanc claveau,
J’écoute au loin sonner lorsque midi s’incline
La cloche des fermiers sur le raisin nouveau.