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Quand le soleil s’abat sous son porche écroulé,
Tout s’embrase, les eaux ruissellent de phosphore,
Et tandis que le ciel d’étoiles se perfore,
Comme l’esprit dément du Silence installé
Des signes inconnus hantent le sémaphore.

Ils semblent appeler silencieusement
La nuit que leur attente anxieuse interroge…
Des rails luisent encore au fond d’un dock fumant,
Vers les gares, je ne sais où, sonne une horloge,
Une sirène souffre inexprimablement.

— Ports lointains, ports plus beaux que les plus beaux voyages
De quelle inévitable et forte anxiété
Atteignez-vous déjà ce cœur où n’est resté
Que le clair souvenir de vos appareillages
Et des pontons mordus d’iode et de clarté ?