Page:Gojon - Le Jardin des dieux.djvu/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



LES PIEUVRES



Des antres sous-marins la Nuit stellaire émerge
Et s’élève. Voici l’heure où, sans dévier,
Au-dessus de la mer le scintillant Bouvier
Suivi des Ourses s’aventure vers la Vierge.

Lorsqu’elle aura brassé son herbe et ses odeurs,
Viens contempler la mer magicienne et songe
Que, fuyant la forêt bleuâtre des éponges,
Les pieuvres vont flotter loin de ses profondeurs.

Splendeur aérienne, éblouissant silence !
C’est l’heure où, s’enlevant aux signes de l’Été,
Flottement translucide, errements argentés,
Chaque pieuvre en dansant, vers la lune, s’élance.