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L’EUPHORBE



Un autre chantera le pin qui, plein d’orgueil,
Prête au rêve des dieux sa cithare sonore,
D’autres, le bleuissant bouleau, d’autres encore
Le cyprès d’où l’étoile attire comme un œil.

Mais moi, j’exalterai l’euphorbe sans feuillage
Qui se dresse velu d’épines, et que rien
Ni l’humeur de la mer, ni l’ouragan terrien
Ne peuvent ébranler dans sa vigueur sauvage.