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Ô musique d’abord confuse, et, brusquement,
S’éveillant d’un sommeil millénaire, et soudain
Si vivante, gagnant au-dessus des jardins
Les constellations à son grelottement !

La ruine frémit et nos chevaux hennirent
Et, triomphal, frappant le silence qu’il cingle,
Le sistre ranima hors des rouilles ses tringles
Et la morte embaumée eut un vague sourire.

Alors nous avons pris comme on cueille des fleurs
Les joyaux qui paraient la princesse au tombeau.
Comme je dérobais ses socques d’or si beaux
Je crus voir sous ma torche étinceler des pleurs.

Un manuscrit roulé trouvé contre sa nuque
Montrait un grand jardin rempli d’eaux et de marbres
Et des dômes couleur de lune entre les arbres
Et des kiosques secrets gardés par des eunuques…