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Oh ! ce masque royal aux torches s’animant
Devant qui s’apaisa le vent chaud des jardins
Et ce miroir de bronze où nous vîmes, soudain,
Le lunaire reflet d’un visage charmant.

Quand elle étincela sous ses brusques dorures,
Nos chevaux qui bronchaient eurent de l’épouvante
Et dans la nuit du Sud, formidable et vivante,
La Lyre et le Dragon, tout à coup, disparurent.

On eût dit que la Nuit taciturne s’ouvrait
Sur mille ans de silence insondable, on eût dit
Que se livraient au bord des siècles interdits
Les hiéroglyphes d’or d’un merveilleux secret.

Mais quel frémissement sacré devait encore
Nous saisir au milieu des grands sables lunaires
Quand, retrouvés au fond de ce tombeau, sonnèrent
Les sistres agités à notre poing sonore.