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La Ville, maintenant, impose dans le soir
Mollement adossée à son cirque bleuâtre
Sa nouvelle splendeur, ses rêves, ses espoirs…
Voici son port, ses docks, sa gare, son théâtre.

Assis dans son jardin, il somnole en berçant
À son houleux passé sa vieillesse sereine
Et la ville moderne hausse un hymne puissant
Fait d’un fracas mêlé d’usine et de sirènes…

Et ses petits-enfants aux maigreurs de corbeau
En qui l’esprit sacré des algèbres abonde,
      De rapides en paquebots,
Portant son nom de juif au cœur des nouveaux mondes,

Sont ces adolescents en jaquette qui vont,
De Marseille à Cardiff et de New-York à Londres,
      Comme un vol de rapaces, fondre
Sur le fer, sur les grains, la houille, le savon…