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Et, parmi les chardons où le vent chaud du soir,
Ô terreuses Cités, disperse votre cendre,
Appuyant sa sandale au marbre des voussoirs
                  La Nuit redescendre
                  Rêver et s’asseoir,

Maintenant que j’ai vu pâlir vers le couchant
Le lent cheminement des troupeaux et des femmes
Tandis que d’une flûte un chant triste et touchant
                  Faisait son bruit d’âme
                  Au-dessus des champs,

Ô mon vaste pays d’espace et de clarté,
Ma terre, se peut-il désormais que j’oublie
Ta solitude immense et fauve où j’ai goûté
                  La mélancolie
                  De l’éternité !