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ment dans le bût de faire aller vos jambes et de bâiller dans vos mains ; tandis que chez nous, une foule de jeunes filles se réunissent non pas pour danser, mais pour faire marcher la quenouille et le fuseau.

Au commencement, on semble tout absorbé par son travail ; les quenouilles bruissent, les chansons coulent, pas une fille ne lève les yeux, mais aussitôt que les parobki[1] tombent en bande dans la khata[2] avec le violoniste en tête, ce sont des cris à vous assourdir, des lutineries, des danses et d’autres amusements encore qu’on ne pourrait même pas raconter.

Mais ce qui vaut encore mieux c’est quand on se presse en un seul groupe compact et qu’on se met à jouer aux devinettes ou tout simplement à bavarder. Tudieu ! que de choses ne raconte-t-on pas ? D’où ne va-t-on pas tirer de vieilles histoires ? Quelle montagne de terreurs n’en emporte-t-on pas? Mais

  1. Jeunes gens en langue ukranienne.
  2. Chaumière.