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devant sont rouet, la quenouille à ia main, et, dans son sommeil, sursautait sur le banc.

Mon grand-père la prit doucement par la main et la réveilla.

— Bonjour, femme ! te portes-tu bien ?

Celle-ci, les yeux écarquillés, regarda longtemps, et enfin, reconnaissant son mari, elle lui raconta que, dans son rêve, elle voyait le poêle marcher à travers la khata en chassant avec la pelle les marmites, les baquets et le diable sait quoi encore.

— Allons, dit mon grand-père, toi tu n’as vu les diableries qu’en rêve et moi je viens de les voir en réalité. Je crois bien qu’il faudra faire exorciser notre khata. Quant à moi, je n’ai plus maintenant une minute à perdre.

Après un court repos, mon grand-père prit un cheval, et, cette fois, sans s’arrêter ni jour ni nuit, il arriva à destination et remit la missive à la Czarine.

À Pétersbourg, mon grand-père vit de telles merveilles qu’il en eut pour longtemps à raconter : Comment on le conduisit dans un palais si haut que si l’on mettait dix khatas l’une sur l’autre, alors, même alors, ce ne