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nait sur le sommet des arbres, et ceux-ci, comme autant de têtes de Cosaques ivres, chancelaient, semblables à des noceurs, en murmurant de leurs feuillages des discours sans suite. Ce fut au moment où, sentant le froid plus vif, il regretta de n’avoir pas pris son touloupe en peau de mouton que, subitement, la forêt se trouva éclairée comme par l’aurore, et en même temps un bruit semblable à celui de cent marteaux sonna si fort dans ses oreilles qu’il crut en avoir la tête cassée.

Mon grand père aperçut aussitôt devant lui un petit sentier qui serpentait à travers des buissons ; l’arbre brûlé par la foudre apparut également ainsi que les arbustes épineux. Tout cela était bien tel qu’on le lui avait indiqué. Non ! le cabaretier ne l’avait pas trompé. Mais il n’était pas bien facile ni bien gai de se frayer un chemin à travers les épines. De sa vie, il n’avait vu épines et branches écorcher si douloureusement ; presque à chaque pas, il étouffait un cri. Cependant, peu à peu, il sortit de cet endroit et arriva sur une place plus libre, où autant