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étendus par terre. Auprès d’une vache, était couché un parobok noceur au nez rouge comme un bouvreuil ; plus loin ronflait, assise devant son étalage, une marchande de pierres à feu, de bleu, de plomb à fusil et de bubliki. Sous une téléga[1], était couché un tzigane ; sur une charrette chargée de poisson était étendu un tchoumak[2]; et, sur la grande route, les jambes étalées, restait couché un Moscovite barbu avec une cargaison de ceintures et de mitaines… En un mot, il y avait là toutes sortes de gens comme on en trouve dans les foires.

Mon grand-père s’arrêta pour regarder autour de lui. Les tentes commençaient peu à peu à s’animer : les juives rangeaient leurs flacons ; la fumée montait çà et là en spirales et l’odeur des friandises chaudes se répandait sur tout le campement.

Mon grand-père se rappela qu’il n’avait ni de l’étoupe ni du tabac, et il se mit à en chercher dans la foire. Il avait à peine fait vingt pas qu’il rencontra un Zaporogue, un vrai

  1. Charrette.
  2. Voiturier.