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lage. Mais là, non plus, on ne fut pas à l’abri du maudit Basavriouk. La tante de mon défunt grand-père disait que c’était à elle qu’il en voulait le plus, parce qu’elle avait abandonné son cabaret de la grand’route, et il cherchait à se venger de toutes les manières.

Un jour, les anciens du village, réunis dans le cabaret, s’entretenaient entre eux assis autour d’une table au milieu de laquelle était servi, pour vous dire sans mentir, un mouton entier rôti. On parlait de cela, d’autre chose. On contait aussi des histoires merveilleuses. Tout à coup, les convives croient voir — ce ne serait encore rien si ce n’eût été qu’un seul, mais tous à la fois, — le mouton lever la tête, ses yeux éteints s’animer et s’allumer et des moustaches drues, qui poussèrent soudain, remuer du côté des assistants d’une manière significative.

On reconnut aussitôt, dans la tête du mouton, le museau de Basavriouk.

Mon arrière-grand’tante s’attendait déjà à l’entendre demander de l’eau-de-vie.