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noce, il arriva une amusante histoire. Elle s’était affublée d’une large robe de Tartare et, un gobelet à la main, elle faisait les honneurs à l’assistance. Voilà que le Malin poussa l’un des convives à lui verser de l’eau-de-vie sur le dos ; un autre qui était aussi un avisé, battit le briquet au même moment et alluma le dos de la tante. La malheureuse, toute effrayée, commença à se déshabiller devant tout le monde… des cris ! des rires ! une vraie cacophonie comme à la foire ; en un mot, les vieux eux-mêmes ne se souvenaient pas d’une noce aussi joyeuse.

Aussi Pidarca et Petrus commençaient à vivre comme de vrais seigneurs. Ils avaient de tout en abondance ; tout étincelait autour d’eux… cependant, les bonnes gens hochaient la tête avec méfiance.

— Il n’y a jamais du bien où le diable se mêle — disaient-ils d’une seule voix — car d’où Pétrus avait-il pu avoir une telle richesse, si ce n’était pas du tentateur de la gent orthodoxe ? Pourquoi précisément, le jour où il devint riche, Basavriouk disparut-il comme sous terre ?