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gent, chaussées de bottes de maroquin avec de hauts talons ferrés, glissaient comme des paonnes ou, bruyantes commes des ouragans, sautaient dans la chambre ; puis comment d’autres jeunes filles, coiffées d’un korablik[1] dont le haut était de brocart d’or avec une petite séparation sur la nuque d’où sortaient un bonnet doré et deux petites cornes de la plus fine fourrure du noir mouton, allant l’une en avant l’autre en arrière ; vêtues de kountouchs bleus de la meilleure soie, avec des parements rouges sur la poitrine, sur les manches et à l’endroit des poches, les mains campées sur les reins, s’avançaient fièrement une à une en frappant de leurs pieds la mesure du hopak ; comment les jeunes gens avec de hauts bonnets de Cosaques, vêtus de svitkas de drap fin, serrés dans des ceintures brodées d’argent, leur pipe entre les dents, se démenaient autour des jeunes filles en leur contant des balivernes.

Le vieux Korje lui-même ne put se retenir en voyant les jeunes et se mit aussi de la

  1. Korablik, ancienne coiffure de l’Ukraine.