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champ. Pas de haies, pas de hangars suffisamment abrités pour le bétail ou les charrettes ; et encore étaient-ce les riches qui habitaient ces demeures ; si vous nous aviez vus, nous autres pauvres ! un trou creusé dans la terre, voilà notre chaumière à nous !

Par la fumée, seulement, on pouvait reconnaître qu’un être humain vivait là. Vous me demanderez peut-être pourquoi il en était ainsi ? Ce n’était pas précisément par pauvreté, puisque dans ce temps presque tous faisaient les libres Cosaques et allaient ramasser des biens à l’étranger, mais plutôt parce qu’on trouvait inutile de construire de meilleures demeures. Et quel monde n’y voyait-on pas marauder ? Des Tartares, des Polonais, des Lithuaniens ! Des Ukraniens même venaient en bandes pour dévaliser les leurs. Tout arrivait !

Donc, dans ce hameau apparaissait souvent un homme ou plutôt un diable sous la figure d’un homme. D’où venait-il ? pourquoi venait-il ? personne ne le savait. Il faisait la noce, il s’enivrait ; puis, subitement, il disparaissait comme sous terre et l’on n’entendait plus