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CHAPITRE V

LA NOYÉE

Sans s’inquiéter de rien, sans plus de souci de ceux qui étaient envoyés à sa poursuite, l’auteur responsable de tout ce tapage s’acheminait lentement vers la vieille maison de l’étang. Inutile, n’est-ce pas, de dire que c’était Levko. Son touloupe noir était déboutonné, il tenait à la main son bonnet ; la sueur ruisselait de son front.

Majestueuse et morne, la forêt d’érables présentait à la lune ses masses noires. Immobile, l’étang soufflait sa fraîcheur sur le passant fatigué et l’obligeait à s’asseoir sur le bord. Tout était calme, dans le profond fourré on n’entendait que les roulades du rossignol. Un sommeil irrésistible ne tarda pas à fermer ses paupières. Ses membres fatigués se lais-