Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et d’autre ; mais le pan Danilo ne se fatigue pas ; il désarçonne les Liakhs de sa longue lance et foule sous son cheval fougueux les fantassins. Déjà la porte se dégage, déjà les ennemis ont commencé à fuir ; déjà les Kosaks arrachent aux morts leurs surtouts dorés et leurs riches armures ; déjà le pan Danilo s’apprête à la poursuite, et regarde pour appeler les siens… et soudain la fureur s’empare de lui : il vient d’apercevoir le père de Katerina. Celui-ci se tient sur la hauteur et le vise d’un mousquet. Danilo pique son cheval droit sur lui… Kosak ! tu cours à la mort !… Le mousquet retentit, — et le sorcier disparaît derrière la montagne. Mais le fidèle Stetzeko a reconnu son habit rouge et sa coiffure bizarre. Le Kosak chancelle et tombe sur le sol. Le fidèle Stetzeko se précipite sur son pan ; celui-ci est étendu par terre, les yeux clos ; un sang vermeil s’échappe en bouillonnant de sa poitrine. Mais il a senti son fidèle serviteur, à coup sûr ; il ouvre doucement les paupières et ses yeux brillent.

— Adieu ! Stetzeko ! dis à Katerina de ne pas abandonner mon fils ! Et vous non plus, ne l’abandonnez pas, fidèles serviteurs ! Et il se tait. L’âme